mercredi 5 novembre 2008

Saint Martin, Patron de la Paroisse de Harnes.

Le 11 novembre est traditionnellement le jour de la Saint Martin.

C'était une fête fondamentale dans la vie de nos ancêtres paysans, puisqu'elle marquait la fin des travaux saisonniers et l'entrée dans la période hivernale. Foires et marchés étaient alors l'occasion d'échanges indispensables, c'était aussi le moment de grands repas qui marquaient ce moment important de la vie communautaire ; dans ces repas, le cochon avait une place primordiale : Ayant mangé tous les glands de l’été, arrivés à maturité, ils étaient abattus fin octobre pour être salés, fumés, bref, pour faire les provisions d’hiver.
Au-delà de la fête religieuse, la Saint-Martin correspond à une césure dans le cycle annuel des travaux des campagnes. Les récoltes sont terminées et les granges et les greniers sont bien remplis. Le 11 novembre correspondait pour les ouvriers, les serfs, au paiement de leur salaire ( vivants sur le compte de la ferme, ils n'étaient payés qu'une fois l'an, à cette date), et pour les paysans, à l'échéance pour le paiement des baux, des rentes et des intérêts. Jour faste pour les uns, jour triste pour les débiteurs.
Martin annonce déjà l’hiver, malgré son « été de la saint Martin » sorte d’été indien, accalmie dans le soleil automnal qui, selon un proverbe alsacien, dure peu de temps : « D’ Martin Summer dürt frei Tag un e Bissel » (L’été dure trois jours et un peu).
Nos dictons nous préviennent, « clair à la saint Martin, déjà l’hiver vient », ou encore « Saint Martin fait le feu dans la cheminée », le temps est venu des soirées au coin du feu, des veillées .

Le saint évêque de Tours du IVe siècle jouit dans maintes régions de France, d'une popularité très ancienne . Plus de cinq cents villages de France, comme ici à Harnes, lui ont dédié leur église paroissiale.

Notes : On doit supposer que nos ancétres devaient festoyer bien vigoureusement à cette date, puisque le Synode d’Auxerre va interdire en 578 les festins de la vieille de la fête de Saint Martin, car ils engendraient trop d’orgies et de beuveries. Du reste, en ancien français
« martiner » c'est boire beaucoup et "avoir la maladie de Martin " signifie également être gris.

Selon une légende, Saint Martin portant la bonne parole sur les côtes flamandes, aurait perdu son âne. Ce dernier serait parti brouter ailleurs, alors qu'il tentait d'évangéliser les pêcheurs d'un petit village, futur Dunkerque. À la nuit tombée, les enfants du pays se mettant à sa recherche, avec force lanternes, l'ont retrouvé dans les dunes, en train de manger des chardons et des oyats. (On retrouve ici la pratique des lumignons et de la procession enfantine). Pour remercier les enfants d’avoir retrouvé son animal, saint Martin a transformé toutes les petites crottes de l'âne en brioches à la forme particulière, que l'on appelle folard (Voolaeren, en flamand), ou craquandoules.A Dunkerque on entend encore aujourd'hui cette chanson entonnée par les enfants :
“Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l'a mis à la porte
avec unCoup d'balai »

Le foklore de Touraine prétend que tous les ânes se nomment Martin. Ceci depuis que l'âne de St Martin révéla la taille de la vigne en broutant celle-ci. En souvenir de cet âne, St Martin est devenu le protecteur traditionnel des ânes et des animaux.

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