mardi 4 novembre 2008

Former les militants

Tous les militants socialistes ont reçu la semaine dernière le rapport d'activité du PS dans leur boîte à lettres. Qui l'a lu? Pour ma part je ne me suis intéressé qu'à la partie concernant l'activité de formation, placée sous la tutelle d'Henri Weber. J'avoue que c'est assez déprimant.

Or, dans la lutte des socialistes contre un ordre social inégalitaire, j'estime que la formation des militants doit être replacée au cœur de nos préoccupations. La popularisation de nos valeurs, de notre projet et de nos réponses à la crise nécessite un travail bien plus profond qu’une simple campagne télévisée.
Pour convaincre la population, il faut aller vers les gens. Les militants doivent être présents sur le terrain idéologique, savoir argumenter, maitriser ce premier outil de communication qu'est la parole. C'est ce qu'on appelle «faire notre propagande» et cela n'est pas péjoratif.
Quand l'industrie médiatique est entre les mains de la Droite, seul un travail de terrain peut faire émerger une France socialiste. Comment s'y prendre? En revenant aux vieilles méthodes.
Le PS est lié à un grand nombre d’associations de terrain et il y a sûrement quelque chose à faire de ce réseau. Ensuite, il faut utiliser au mieux le réseau des militants. Pour organiser des diffusions de tracts, des journaux locaux (qui traitent à la fois des enjeux locaux et nationaux)… et surtout organiser des réunions pour (re)créer un lien entre le Parti et la population. Ce travail nécessite de revaloriser la place des militants dans le Parti. Bref, il faut faire du PS un parti de militants et pas seulement celui de notables. Et peut-être un jour un parti de masse. C’est par un tel travail de longue haleine, en ressassant parfois certains thèmes, en convaincant nos concitoyens, les uns après les autres, pied par pied, dans les quartiers , dans immeubles, rue par rue, qu’on construira quelque chose de durable. Nous l'avons fait ici à Harnes. Renforcer le lien entre le Parti et le peuple passe aussi par une meilleure écoute qui fasse remonter les revendications populaires jusqu’aux débats idéologiques, une écoute qui soit aussi une forme de conseil aux personnes en situation difficile (comme parfois les syndicats au sein de entreprises) et donc une écoute créatrice de confiance…
Cet objectif passe par la formation des militants. A mon avis le premier travail consistera à convaincre les militants socialistes eux mêmes de cette nécessité de leur donner de réels outils politiques pour débattre, argumenter et convaincre. Apprendre comment prendre la parole dans des réunions publiques, comment rédiger des articles locaux ou organiser toute autre action militante.
Ce travail de formation ne doit donc pas seulement concerner les cadres du parti, mais être proposé à tous les militants, non pas au niveau fédéral, trop lointain, trop centralisé, mais à l'échelle de la section si c'est possible ou sinon en regroupant plusieurs sections.
C'est ainsi que les convictions transmises aux militants par ces formations feront tâche d'huile.
Dernier point. Ces formations doivent également permettre à d'autres que des énarques, des universitaires, des prof, des médecins, de prendre des responsabilités dans notre parti ou d'exercer des mandats locaux ou nationaux. La promotion sociale doit être une réalité dans nos rangs. Il faut former nos camarades qui n'ont pas pu, ou n'ont pas voulu quand c'était possible, poursuivre des études supérieures voire même secondaires . Les exemples ne manquent pas de militants qui ont démontré qu'on pouvait être issu de milieux populaires et exercer avec qualité des mandats électifs, en apportant dans l'exercice de leurs fonctions un regard radicalement différent de celui qui n'a connu que l'ENA et le pouvoir.

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