vendredi 25 février 2011

Nous vivons une époque formidable



Le 26 février 2011 « Le salaire moyen des patrons du CAC 40 s’élève donc à 928 000 euros en 2009, contre (“seulement”) 864 000 en 2008…. »

8 Millions de pauvres en France. En 2007 selon l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, 13,4% de la population vivaient avec moins de 908 euros par mois. Depuis, la crise étant là, de nombreuses personnes les auraient rejoints, 240.000 pour la seule année 2010. Mais ce n’est pas tout : dans le même trait de temps la situation des plus pauvres d’entre eux s’est davantage encore aggravée : désormais 3,1% de la population vivent avec moins de 602 Euros par mois, c'est-à-dire moins de 40% du seuil de pauvreté ! Ils étaient 2,1% en 2002. Premières victimes de cette pauvreté, les familles monoparentales, constituées le plus souvent de la mère et de ses enfants. 30% d’entre elles sont touchées par la pauvreté !

Derrière les statistiques, des réalités. Derrière chaque élément de cette comptabilité du malheur, un être humain. Quelqu’un comme cette harnésienne, cette maman abandonnée par son conjoint et qui hier soir frappe à ma porte. Pour me confier sa détresse, son tourment, sa souffrance : Elle n’a plus un sou en poche. Plus rien. Elle m’explique comment elle s’est accrochée en début du mois « comme à une bouée » à quelques dizaines d’euros. Un rappel d’allocation, inespéré, « en ma faveur, pour une fois ! » … Pendant quelques jours me dit-elle, elle avait eu l’illusion de ne plus être « au bord du précipice comme ces dernières semaines». Petit à petit, de petite ponction en petite ponction, le maigre pécule, « ce léger courant d’air frais par-dessus ma tête », l’a aidé à manger, à payer les médicaments non remboursés et à offrir deux ou trois Mac Do aux enfants, « ils ont de si bonnes notes à l’école ». Elle travaille quelques heures et voudrait travailler plus. Son salaire ? Elle ne peut même pas compter dessus en ce moment, la banque lui compte de tels frais sur les rejets, les agios, que même en ne touchant pratiquement pas à son compte, le découvert est toujours égal à son salaire en fin de mois…. Et elle ne voit pas comment sortir de cet engrenage : Loyer, charges, revolving, internet et portable et le reste, des agios, les frais de la banque en sa « faveur ». Demain, elle sait que le harcèlement des « revolvers » comme elle les appelle va recommencer. Chez elle, au boulot, le matin le soir, elle va devoir trouver des arguments, qu’elle n’a plus d’ailleurs. Elle va devoir écouter les pourquoi, les comment, mais surtout le « Que comptez vous faire » auquel elle ne saura encore que répondre…. Jusqu’à ce jour elle a pu survivre, ses deux ados ont mangé à leur faim chaque jour. « C’est pour eux que j’me prive. Ils le valent bien, vous savez. Mais demain, qu’est-ce que j’ vais pouvoir donner à mes gosses ? Je n’ai plus rien ! »

Des cas tels que celui de cette maman existaient bien auparavant, mais ils étaient rares. Aujourd’hui ils sont légion. Aujourd’hui il a des gens qui travaillent et qui à la fin sont perdants ! Finalement, les mots de cette sage et digne harnésienne c’est l’horizon de mon combat politique, l’alpha et l’oméga de mon engagement militant : Pour que notre société soit organisée au bénéfice de tous, sans exclusion. Aujourd’hui la première des urgences, c’est de rétablir la justice sociale ! L’absolue priorité c’est de remplir les ventres vides, ouvrir et non fermer les classes d’école, plutôt qu’amuser la galerie sur le fait de savoir si l’ombre des minarets dans notre décor ne risque-t-elle pas de…. Bla, Bla, Bla, Bla …

Port illégal de vanité



Harnes le 25 février 2011.
Barack Obama a fait un discours le 11 février, au soir de la chute d'Hosni Moubarak. Je lis dans le Monde des Idées ce témoignage :
Barack Obama s'est tenu debout derrière un pupitre sur le perron de la Maison Blanche. Il était grave et posé. Il n'a pas eu le ton d'un triomphateur. Il a parlé de Gandhi, de Martin Luther King, de la chute du mur de Berlin et des étudiants d'Indonésie qui manifestaient jadis contre Suharto. Une phrase, en particulier, mérite attention :
"En Egypte, c'est la force morale de la non-violence - non pas le terrorisme ni la tuerie absurde - qui a une fois de plus incliné l'arc de l'Histoire vers la justice", a-t-il dit.


Un vrai moment d'éloquence, …. Gandhi, Mur de Berlin, l’Arc de l’Histoire…

Voila qui nous change du « Cass’toi Pov’con » de l’agité des épaules, de celui qui nous a fait un caca nerveux de 260 Millions € parce qu’il ne supportait pas que « Barak il a un plus gros navion que moi », de ce frimeur bling bling qui devrait être poursuivi pour… Port illégal de vanité !

Quand on passera l’animal au Karcher, les rayures blanches partiront et on verra que le zébre n’était qu’un bourricot !

Kadhafi



Harnes, le 25 février 2011. Kadhafi a nargué le monde durant plus de quarante ans. En août 2009, la Grande-Bretagne a libéré le terroriste condamné pour l'attentat de Lockerbie qui avait fait 270 morts. Arrivé en Libye, il fut accueilli par plusieurs milliers de personnes comme un héros. Ce jour, un ancien ministre libyen, Moustapha Abdel Jalil, avoue que Mouammar Kadhafi avait lui-même ordonné cet attentat (Je n'en avais jamais douté). Il avait donc en réalité attroupé son peuple pour fêter celui qui avait refusé de le dénoncer publiquement. Juste retour des choses, c'est son propre peuple qui, malgré les menaces d'une mort imminente, en sortant et en manifestant sans armes contre les attaques à l'arme lourde d'une armée moderne, lui crie aujourd'hui « dégage ».
Je trouve que c’est quand même étrange, la facilité des sarkozistes à changer d’avis aussi vite que le vent : Psychopathe, terroriste, c’est en ces termes qu’ aujourd’hui ils parlent du triste sire qui, il y a quelques semaines, n’était pas si dangereux que cela, puisqu’il s étaient tous heureux de se pavaner avec lui joyeusement. Alors, plutôt que d’envoyer des sous fifres tenter de le faire, Il faudrait que Sarkozy vienne lui même nous expliquer ce changement d’approche à l’ égard de son ami Mouammar. Pour l’instant les explications fournies par ces « témoins de moralité » ne sont guère convaincantes : « Si nous devions ne plus parler aux dictateurs, nous n’aurions plus beaucoup de travail au ministère des affaires étrangères…. Et puis ça ne rendrait pas service aux populations…Et puis il s’est amendé, et puis il lit Montesquieu. Et patin couffin … »
C’est pitoyable, sans intérêt comme attitude. Du grand délire ! Afin de combattre le pseudo terrorisme arabe, nous faisions alliance avec un vrai de vrai terroriste. ..
J’espère que ce gros porc et tous ses complices seront pris vivants et qu’ils seront déférés au Tribunal pénal international pour un nouveau procès Nuremberg.

la parabole des aveugles


Harnes. Le 24 Février 2011.
Certains peignaient des rois, des saints, des nobles ou des princes de l’Eglise, à belle figure et fière allure, avec tout un saint Frusquin de décor autour , histoire de bien mettre en valeur ces importantes personnes comme il le fallait alors, pour l’édification des masses laborieuses…
Breughel l’Ancien, lui, c’était le peintre des infirmes , des aveugles, des pauvres en tout genre, des mendiants, des éclopés de la vie, des bohémiens et des filles de joies, des truands et autres marginaux. S’ils sont partout dans ses tableaux, c’est qu’à l’époque l’état de pauvreté était tel qu’ils formaient une classe complète de la population.

J’ai chez moi une bonne reproduction de « la Parabole des aveugles », à mon avis le chef d’œuvre du Maître.
Les aveugles qui vont finir par se noyer dans la rivière toute proche, dans l’indifférence générale,représentent toutes les victimes des désordres sociaux, tous les humiliés de la Terre, tous ceux dont le sort est réglé d’avance.
Regardez : La catastrophe s’accomplit sous nos yeux, c’est inéluctable. Voyez celui à l’extrême droite. Déjà il est tombé, à la renverse, entrainant son proche compagnon dont on se demande si la bouche ouverte marque l’étonnement ou le désespoir absolu. Et cet autre malheureux, cet innocent dont le regard vide semble fixer le ciel comme pour l’interroger, quelle réponse espère-t-il donc ? Quant aux deux derniers, ils suivent le mouvement, comme on dit. L’un a une main posée fraternellement sur l’épaule de celui qui le précède, et l’autre est accroché au bâton qui le relie à celui qui ferme la file. La confiance et l’amitié les réunit aux autres. Ils n’ont pas conscience du drame qui se noue, de la catastrophe qui arrive. Insouciants, ils suivent, se laissant conduire par les autres ….

Le tableau est fantastique et le peintre prodigieux : Regardant le chef d’œuvre je songe au mystérieux sortilège qui a permis au Maitre flamand de peindre dans les années mille cinq cent et des poussières, avec un tel réalisme, une telle vérité, la société française sous la conduite aveugle de Nicolas Sarkozy.
Ce n’est ni une chance à saisir ni une bonne opportunité qui se présente à nous en 2012 : C’est une obligation morale, un devoir, une absolue nécessité que nous avons de mettre hors d’état de nuire celui qui mène notre pays à sa perte. Elle ou lui, on s’en fout ! On gagne ou on disparait !

Y a du mouron à se faire!



Harnes, le 22 février 2011. C’est un frénétique. Il a ses lubies et il en change souvent. Après avoir vanté hier la « laïcité positive », et annoncé que « l’instituteur ne pourrait jamais remplacer le curé ou le pasteur...dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal », sa nouvelle marotte c’est « l'islam de France" ou " l’islam en France », on ne sait plus trop bien.
Une chose est sûre : Y’a du mouron à se faire !
Alors que nous sommes inquiets pour notre emploi, tourmentés par les fins de mois de plus en plus difficiles à boucler, préoccupés par notre santé qui devient de plus en plus ruineuse à entretenir, à l’Elysée le naincompétent passe son temps à souffler sur des braises de discorde et comme il n’en trouve pas assez à son goût, il en allume d’autres sur son terrain de prédilection , celui de l’immigration et de l’identité nationale. Avec les encouragements de la blondasse du FN ! Pauvre France !

Après cette présidence survoltée, nous aurons besoin d'une présidence tranquille.

Dimanche soir, maître de lui, DSK est apparu calme et serein. Un sage au dessus de la mêlée, ni hautain ni arrogant comme l’autre excité. Son discours a redonné force et confiance. La France a besoin de son expérience, de ses connaissances. Je ne veux froisser aucun de nos leaders, je les sais être tous compétents, efficaces et patin couffin, mais je dois dire que parmi les éventuelles autres candidatures, je ne vois que celles de Martine et Ségolène qui soient du niveau de DSK. Après un président qui divise et joue sur les peurs, nous aurons besoin d’un président qui rassemble et rassure. Après un président qui a géré les français comme un patron traitait ses ouvriers à l’époque de Germinal, nous aurons grand besoin d'un président qui nous considère comme des citoyens.
Les français attendent ce changement. Nous n’avons pas le droit de les décevoir en nous déchirant dans des affrontements fratricides qui, même à fleurets mouchetés, seraient mortifères. Je ne veux pas avoir à choisir au 2ème tour entre la Peste UMP et le Choléra FN ! C’est ma hantise !

vendredi 28 janvier 2011

RSA : Première victoire des Départements contre l’Etat.



Alors que d’autres départements ont annoncé avoir engagé le même recours, à savoir le dépôt d’une question prioritaire de constitutionnalité(QPC) contre l’Etat au sujet du Revenu de solidarité active (RSA) et de l’Allocation personnalisée autonomie (APA), le Conseil Général de Seine-Saint-Denis «vient de remporter une importante victoire devant la justice pour que l’Etat assume ses obligations et compense à leur juste coût les dépenses sociales qu’il a transférées», a annoncé le 27 Janvier 2011 Claude Bartolone le président (PS) du Conseil général.

Le Conseil Général de la Seine St-Denis avait adopté en avril «un budget de révolte», en déséquilibre (incluant ce qui considère comme être une dette de l’Etat), et son président avait saisi le tribunal administratif de Montreuil d’une QPC, aux fins de faire reconnaître que les dispositifs de compensation du RSA et de l’APA sont insuffisants et bafouent le principe de libre administration et d’autonomie financière des collectivités territoriales.

Le tribunal administratif de Montreuil «vient de reconnaître que cette Question Prioritaire de Constitutionnalité était fondée et l’a transmise au Conseil d’Etat qui a désormais trois mois pour se prononcer» a déclaré Claude Bartolone, qui se dit «déterminé à aller jusqu’au bout et à défendre non seulement la Seine-Saint-Denis, mais au-delà l’ensemble des Conseils généraux qui ont été nombreux à [lui] exprimer leur soutien».

mardi 25 janvier 2011

Fable provençale



En France, un récent rapport parlementaire chiffre à 100 milliards d’euros en 2010 le coût des baisses d’impôts consenties entre 2000 et 2010, sans même inclure les exonérations de cotisations sociales (30 milliards) et autres “dépenses fiscales. Le rapporteur indique « qu’avec l’argent économisé sur leurs impôts, les riches ont pu acquérir les titres (porteurs d’intérêts) de la dette publique émise pour financer les déficits publics provoqués par les réductions d’impôts. Au total se met en place un mécanisme de distribution à rebours, des classes populaires vers les classes aisées, via la dette publique dont la contrepartie est toujours de la rente privée ».

Cela me fait penser à cette saga provençale racontée par Marcel Pagnol dans « Jean de Florette » et « Manon des Sources ». Vous vous souvenez ? Le riche de l’histoire, le Papet, c’est celui qui convoite puis détourne à son profit la source qui alimentait la terre de Jean de Florette. Lequel s’épuise en voulant trouver de l’eau et meurt sous les yeux de sa fille, la petite Manon…
Cette histoire nous ramène aux dérives de notre contrat social. Sous les ruines de la seconde guerre mondiale, le conseil national de la résistance a forgé un véritable pacte économique et social ( Le programme était intitulé « Les Jours heureux »). Toute l’organisation de notre société découle de ce pacte, avec notamment des services publics restaurés, la libération de l’accès à l’instruction et à la culture, le droit au travail et au repos réaffirmé et, couronnant le tout, l’instauration de la sécurité sociale. Ainsi la population a pu s’élever dans la dignité, la sécurité et l’espoir d’une vie humaine meilleure. Cette belle œuvre collective a pu se déployer parce qu’elle était abreuvée par une source qui l’a généreusement irriguée. Pour y parvenir, chacun avait cœur d’y contribuer, citoyens, employeurs, salariés, tout le monde était solidaire et payait impôt et cotisations sociales. La solidarité financière, c’était ça la source qui alimentait tous les besoins et ainsi assurait le bien être de la population.
Mais comme dans l’histoire de Pagnol, l’œuvre fut convoitée et la source détournée. Le réservoir qui était suffisant jusque là, sert depuis quelques années à abreuver d’autres intérêts. Ceux des spéculateurs qui agissent sous la houlette de Sarkozy, le Papet de la fable provençale. Tout leur est prétexte pour détourner la source et se servir : La mondialisation des échanges, fuite des capitaux, délocalisations d’emplois, services publics trop chers, vieillissement de la population. Ils se livrent à un véritable Hold up. Car oui, la captation de la richesse de l'Etat par les lascars à Rolex de la banque du Fouquet ‘s et leurs grosses sociétés multinationales est un véritable Hold up. Un Hold up fiscal qui fait des dizaines de millions de victimes, lesquelles doivent compenser de leurs maigres deniers le manque à gagner de l'Etat (par exemple l'augmentation de la fiscalité locale due au transfert non financé des compétences de l'Etat vers les collectivités locales) ou encore subir le savant et inexorable travail de sape des Services Publics. Sans cesse il nous faut désormais mettre la main à la poche ou subir de fâcheux dysfonctionnements . On pourrait en donner 1000 exemples , de l'augmentation de l'âge de la retraite au déremboursement des médicaments, du déneigement d'une seule voie sur les autoroutes au délabrement de la SNCF(tribulation de ce train entre Strasbourg et Nice) , de Méhaignerie qui veut sucrer les allocs aux chômeurs à Châtel ce ministre de l’éducation nationale qui en est venu à vouloir se débarrasser des enfants, des fonctionnaires qu’on veut précariser aux personnes âgées qu’on trouve encombrantes… Ils nous font crever à petit feu… Jean de Florette c’est nous. Si nous n’y prenons garde le drame va se nouer comme dans le film car nous sommes à bout, exténués financièrement à force de devoir compenser les désengagements de l’état. Comment cela finira-t-il ? C’est à nous d’écrire la fin du drame. J’ai l’espoir que nous allons tous nous mettre d’accord pour rétablir la source vers son cours originel. Pour retrouver avec toute sa vigueur le sens du mot République et la force de ses valeurs ou plutôt l’exigence de ses valeurs.