mercredi 21 janvier 2009

Investiture et démocratie là bas. Invectives et dictature ici !


L'article 13 de la loi organique nécessaire à la modification du règlement intérieur du Parlement ouvre la porte à une limitation du droit d'amendement et du temps de parole des députés.
La majorité UMP a refusé d'entendre le Président du Groupe PS, Jean Marc Ayrault, qui faisait des propositions pourtant très modérées permettant, si j'ose dire, de limiter la limitation.
Plus tôt, au cours de la séance des questions, ce fut un moment de haute tenue, quand Laurent Fabius parlant posément, la voix montant crescendo de manière très convaincante avait expliqué pourquoi cette limitation du droit d'amendement était à la fois anti-constitutionnelle (le droit d'amendement est imprescriptible), et pourquoi, ce qui est un comble, elle etait contraire même à la révision constitutionnelle votée lors du dernier Congrès de Versailles. (On se souvient qu'elle n'était alors passée que d'une voix et Jack Lang doit se tourner dans sa tombe!) .
L'hémicycle entier l'a écouté avec la sensation de vivre un moment républicain fort quand il a rappelé que si l'opinion publique était muselée à l'assemblée et dans la presse, elle risquait alors de s'exprimer dans la rue.
La crise a atteint son paroxysme hier soir quand , aprés avoir entonné La Marseillaise, le groupe PS, suivi par le groupe GDR (Gauche Démocrate Républicaine) a décidé de quitter l'hémicycle et de ne pas siéger demain, laissant la place libre à la majorité que la moindre opposition gène au point qu'elle doive l'empêcher de s'exprimer. Cette crise politique déclenchée par l'UMP est grave. Après tant de manquements aux droits de l'opposition, tant d'atteintes aux libertés, elle ne sera pas facilement résolue.
Nous vivons aujourd'hui une étrange époque où un seul homme à la tête d'un exécutif au garde-à-vous a pris le contrôle successivement de l'opinion publique, du pouvoir judiciaire, et tente aujourd'hui de museler le Parlement !
Cela ne ressemble-t-il pas à la dictature ?

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