mercredi 22 octobre 2008

Se compter ou se rassembler ?

Certains considèrent la politique comme un jeu ou comme un travail. Ils croient à la tactique, aux alliances, aux retournements de dernière minute, aux effets de surprise. Ils privilégient la ruse ou le bluff plutôt que les compétences et avec eux la politique devient un véritable théâtre. La dernière campagne présidentielle a été exemplaire sur tous ces points.

D'autres ont une vision plus responsable, plus austère de la politique, perçue comme une activité de dossiers, reposant sur des convictions qui ne sont pas négociables.

Les premiers estiment que moins on fait part de ses intentions véritables, mieux on réussit en politique. Celle-ci consiste alors à naviguer à vue, en levant un brouillard autour de soi, qui ne se dissipe qu'au dernier moment. Charles Pasqua résumait cette attitude en une formule: "en politique, on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépends". Cultiver le secret, entraîner l'adversaire ou le concurrent sur de fausses pistes, voilà leur démarche.

Les seconds, en revanche, parient sur les vertus de la clarté: annoncer très tôt ce qu'on veut, mettre cartes sur table, considérer que la vérité est plus simple, plus efficace que les détours compliqués ou les sous-entendus qui se transforment très vite en malentendus.

Je suis peiné de constater que certains de mes camarades croient que la Politique se résume à des rapports de force, y compris les plus sommaires, les plus brutaux, jusqu'à aller au coup de force. Ils auraient tendance à réduire la politique à un pur et simple calcul, une arithmétique primitive de croix et de bâtons sur un bout de papier dans un coin de table. Pour eux les militants sont assimilés à des barres qu'on additionne et à des pions qu'on utilise.

Ma culture politique est peut-être naïve, mais je crois sincèrement en la dynamique de l'union. De l'union qui passe par la discussion raisonnée et le compromis raisonnable. Il faut pratiquer non pas l'addition, mais la multiplication des forces. Car la politique n'a rien à voir avec les mathématiques: quand on additionne des forces, en réalité on en soustrait d'autres et en définitive on divise. La Politique ce n'est pas une science, sinon nous pourrions tout anticiper, c'est un Art. Celui de savoir multiplier les forces pour que le résultat final soit positif, gagnant.
Mon raisonnement est-il authentiquement de gauche ? Oui, je le pense, en ce sens qu' il veut rompre avec la démarche politique traditionnelle et en inventer une nouvelle.

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