lundi 27 octobre 2008

L'économie expliquée par Jean-Louis B. Aujourd'hui: les Subprimes.

C'est Raoul qui ouvre un tiot bistrot dans notre coin du Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, il a décidé de faire crédit à ses fidèles clients, tous les «buveux» du coin, des « pauv'gins », tertous au chômage de longue durée ou des Rmistes. Tu penses bien que, vu qu' il vend à crédit, Raoul voit augmenter sa clientèle et, qu'en plus, il peut augmenter un peu les prix de base du demi ou du ballon de rouge. Le café ce n'est pas la peine, personne n'en boit.
A la fin de la journée, certes il n'a pas reçu grand chose Raoul, mais qu'est ce qu'il a bien vendu !
Arrive à Lens, à la banque où Raoul a son compte, un jeune et dynamique directeur d'agence. Un as, sorti d'HEC qui trouve que les «ardoises» du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et qui commence à faire crédit à notre brave Raoul, avec les dettes des ivrognes comme garantie.
Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché-actionnaire et conduisent, aux Bourses de Londres, NewYok, Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties (les ardoises des ivrognes du bistrot à Raoul) sont totalement inconnues de tous.
Ces «dérivés» sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays. Jusqu'au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Raoul n'ont pas un rond pour payer leurs dettes. Et c'est comme ça que Raoul a fait faillite.
Jean-Louis B.

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