Pour Monsieur Dominique Morel, Maire adjoint aux finances, c'est NON, trois fois plutôt qu'une. Dans un article récent publié sur son blog, il précise que la position de certains sur ce sujet a varié.... Le travail du dimanche, sauf bien évidemment pour les services de santé et de sécurité, c'est un véritable problème de société. Philosophique même. Pour ma part, ayant travaillé un week-end-end sur six durant ma vie professionnelle, père de famille dont les enfants travaillent souvent le dimanche, j' y suis fermement opposé . Voici mes raisons :
Tout d'abord je pense que c'est une erreur économique : ni la consommation, ni la croissance, ni le pouvoir d'achat n'en bénéficieront. Comment pourrions-nous dépenser le dimanche l'argent qui nous fait défaut tout le restant de la semaine ? Par contre l'ouverture du dimanche se traduira par une augmentation des prix , d'ores et déjà chiffrée à 4% , liée aux charges fixes de 15% (électricité, chauffage, gardiennage... ) correspondant à un jour d'exploitation supplémentaire. L'augmentation du pouvoir d'achat des "travailleurs du dimanche" ne touchera que peu de personnes et ne concernera que les employés de structures où il n'y a pas eu d'accords négociés et où la décision est prise unilatéralement par le patron. Dans des secteurs comme la grande distribution, les accords seront imposés de fait en raison de la pression existant sur les salariés et de leurs très faibles revenus. Dans ce secteur, le travail du dimanche va favoriser le temps partiel, déjà très largement utilisé. Mais il ne fera pas un chômeur de moins.
En réalité, le bénéfice économique évoqué par le gouvernement est un cadeau aux grands groupes de la distribution.. L'intérêt réel pour le pays est nul.
L'ouverture des hypers le dimanche constitue la meilleure arme de destruction du commerce de proximité. Comment le détaillant qui n'est aidé que par sa femme, pourra-t-il tenir en face des grandes enseignes ?
L'ouverture le dimanche est également une erreur environnementale. Ouvrir nos hypers marchés qui se trouvent tous en périphérie des villes, va mettre sur les routes de très nombreuses voitures qui seraient restées sagement au garage. Plus gravement encore, cela va entrainer un jour de plus par semaine de chauffage et d'éclairage pour des bâtiments immenses, inondés de lumière, avec des rayons entiers de réfrigération gourmande en énergie.
Mais à mon avis, l'erreur la plus grave c'est de mettre la consommation au centre de tout, tous les jours, y compris le dimanche, cette journée protégée jusqu'alors et destinée à tant d'autres activités plus belles, plus intéressantes, plus fondamentales que d'aller arpenter avec ses enfants les rayons des grandes surfaces. Les réunions associatives, les répétitions de l'orchestre ou de la chorale, les bourses d'échanges, les parties de foot des enfants, les rencontres entre amis, la chasse ou la pêche avec ses copains de boulot, les repas et les anniversaires que l'on fête en famille, tout ça c'est le dimanche et ne peut se passer que ce jour là. Le dimanche c'est enfin la visite des musées, les expositions, le jardinage ou le bricolage à la maison en apprenant l'art et la manière, les bons gestes aux gamins...
Souvenez-vous de la chanson. Le dimanche, Bécaud allait à Orly, rêver en voyant s'envoler les avions... Voulons nous que plus tard les seuls souvenirs de nos enfants soient les rayons éclairés au néon d'Auchan ou de CORA où ils rêvaient devant la super promo du baril de lessive ?
Fasse que le dimanche reste le temps du repos. Le temps du calme, de la paix et du silence.
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