Le Congrès du PCF, jadis événement politico médiatique majeur,
s'est réuni ce weekend-end à La Défense. J'ai été attentif à ce qui s'y est passé car le PC, comme le PS, est en crise, et peut-être pire que le PS,
sa crise étant larvée. Du moins la nôtre est-elle publique, avec des lignes politiques à peu près discernables. Du PCF d'aujourd'hui, je retiens que Marie-Georges Buffet essaie de maintenir une "voie du milieu" entre la tentation radicale et la tentation réformiste.
Elle insiste beaucoup sur la dimension collégiale de la prochaine direction. C'est l'une des grandes différences avec le PS: le "bal des égos", ça n'existe pas chez les cocos, mais je ne suis pas sûr que ce soit mieux. Les socialistes ont trop de leaders potentiels et de candidats présidentiables, les communistes souffrent de ne pas en avoir. Quand on a du mal à se trouver un patron, on se donne un collectif. Je suis attentivement la démarche de Robert Hue depuis la présidentielle.
Il a pris ses distances avec ses instances nationales. Saura-t-il faire du communisme une aspiration pour notre temps? A voir. Ce qui est certain, c'est qu'une certaine culture communiste n'est pas morte et qu'il faudra, à gauche, compter avec elle. Ma position là-dessus a toujours été classique: les communistes sont des partenaires politiques, nos alliés électoraux, rien ne doit changer. Ce qui m'inquiète, c'est autre chose: la montée, au sein du PCF, d'un courant radical, contestataire, plus proche de Besancenot que de Buffet, de Trotsky que de Thorez, de SUD que de la CGT, en rupture avec le communisme traditionnel.
A Harnes il me semble que certains membres de la section communiste, et pas les moindres, soient de cette tendance. Dans leurs références, leurs réactions, leurs espérances, ils sont largement anti-socialistes. Ils nous acceptent comme des supplétifs, pas comme des leaders. C'est pourtant ce que les socialistes harnésiens sont devenus depuis mars dernier: en tête de la gauche.
Pour ma part, en cette période magique de Noël où tous les rêves sont permis, je souhaite que la sagesse l'emporte sur l'esprit de revanche ou la radicalité et que les communistes harnésiens puissent bientôt revenir loyalement à nos côtés, à leur juste place, qui ne peut plus être la première. C'est à eux d'en décider!
dimanche 14 décembre 2008
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