samedi 6 juin 2009

J-1. Dernier billet


Les Harnésiens présents au meeting de fin de campagne à Lille jeudi soir pourront vous dire que les travées du Zénith étaient toutes bien garnies et que les militants en rangs serrés étaient bien plus nombreux que les 1500 annoncés par la Voix du Nord. Ils vous diront que Bertrand Delanoë a su enflammer la salle avec de vrais accents de tribun, que Laurent Fabius a confirmé son talent, que par vidéo interposée Jacques Delors a été écouté avec déférence, et qu'enfin Martine Aubry a pu mesurer sa réelle popularité chez les militants. Il y avait aussi «Jean-Louis», candidat du Pas de Calais chaleureusement soutenu par ses camarades artésiens. A l'applaudimètre, Bertrand Delanoë a pu juger du succès de sa formule auprès des militants: «Seuls, égoïstes, abîmés par des arrière-pensées personnelles nous ne sommes rien»
La politique, ce ne sont pas seulement des idées, des convictions... c'est aussi le petit verre entre copains après un débat à l'Alcazar ou au local de la section ou les sandwichs comme ceux partagés dans le bus du retour entre camarades de la 13 ème circonscription, ambiance assurée par Arnaud! Excellente soirée militante!
De retour à la maison si, je n'avais pas pu voir le débat télévisé entre les candidats aux européennes, c'est peu dire que j'en ai beaucoup entendu parler .Depuis j'ai pu en visionner de nombreux et longs extraits. C'est vrai que ça n'a pas été triste ! Je crois que l'on se souviendra longtemps de l'altercation entre Bayrou et Cohn-Bendit. Mais à dire vrai, quoi d'étonnant à cette agressivité : l'affrontement politique ce n'est pas une conversation de salon ! Et puis je ne suis pas mécontent que beaucoup de téléspectateurs aient pu à cette occasion découvrir quelque chose que je savais déjà depuis longtemps : le vrai visage politique de François Bayrou .
En plus de son anti sarkozisme qui peut nous rapprocher, certains socialistes trouvent quelques autres raisons à s'accorder avec lui et son MoDem, principalement le réalisme économique, l'élan européen, le refus des extrêmes. Alors comment se fait-il alors que j'ai toujours été réfractaire à Bayrou. Je crois illusoire sa conversion de la droite au centre gauche en si peu d'années seulement Je crois impossible l'existence d'un centre autonome, qui serait à mi-chemin entre la droite et de la gauche. Plus grave, ce que je reproche à Bayrou c'est son populisme distingué à usage des classes moyennes, sa protestation convenable. Bayrou, c'est Besancenot sans la révolution, le communisme sans Staline, un peu de Gaulle avec un zeste de Mendès France. C'est du tout et du n'importe quoi, quelque chose qui plaît parce qu'il peut donner bonne conscience, que chacun s'y reconnaît, y trouve quelque chose à son goût : un homme de gauche peut y goûter des idées de droite, un homme de droite s'y encanailler avec des idées de gauche. Bayrou, c'est aussi la critique des médias, de la classe politique, de la droite, de la gauche, et ça plaît énormément. Pour toutes ces raisons, je n'aime pas Bayrou et le débat d'hier soir n'a fait que confirmer mes réticences. Son "dérapage" n'est pas accidentel, c'est un aveu de sa vraie nature politique. Il s'attaque aux instituts de sondage, dénonce leur complot, prétend avoir des preuves mais n'en livre aucune, joue les mystérieux, fait celui qui sait mais il se tait. Sa politique, c'est l'art du sous-entendu, des allusions, à la limite des menaces. Il accuse Cohn-Bendit d'être le complice de Sarkozy ... parce que l'ancien leader de Mai 68 est allé dîner à l'Élysée. Que ses arguments volent haut ! C'en est risible. C'est même quelque peu stalinien. Autrefois, quand un homme prenait un verre avec une femme qui n'était pas la sienne, on le soupçonnait de coucher avec. Finalement Bayrou a un peu le même raisonnement avec les repas entre politiques. S'il disait vrai, c'est toute la classe politique qui se trouverait compromise, et lui, Bayrou, le premier ! Quand Cohn-Bendit lui dit : "Mon pote, c'est pas comme ça que tu deviendras président de la République", il part en vrille, et fait très fort dans ce stalinisme qui semble sa seconde nature en allant chercher une page dans un bouquin de Cohn-Bendit paru il y a plus de 30 ans pour l'accuser de pédophilie. L'extrait est bien sûr tiré de son contexte, de l'époque et de ce qu'en a dit par la suite Dany. En la circonstance, je ne vois qu'un qualificatif pour désigner ce qu'a fait Bayrou : dégueulasse !

Laissez tomber, mes amis qui, parfois avez été tentés de voter pour le gentil Bayrou !
Dimanche, votez pour les authentiques sociaux-démocrates, votez pour les listes socialistes.
Et n'oubliez pas que les Verts sont nos partenaires, que nous devons défendre quand ils sont injustement attaqués, alors que le MoDem n'a qu'un objectif: manger la laine sur le dos de la Gauche!

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